De façon générale, le concept de validité renvoie à la relation qui existe entre les éléments théoriques (modèles, définitions, concepts, hypothèses, etc.) et la réalité empirique supposée les représenter. Cette notion essentielle en psychologie scientifique (quelle est la validité de l'opérationnalisation que l'on propose ?) a été particulièrement étudiée en psychologie différentielle. Concernant les tests, si l'étude de la fidélité permet de répondre à la question : « le test mesure-t-il quelque chose ? », la validation d'un test suppose que l'on se pose une seconde question : « le test mesure-t-il ce qu'il est censé mesurer ? », ou encore « le test fournit-il bien l'information qui correspond à ce dont a besoin celui qui voudrait l'utiliser ? ».
La validité réfère donc à l'ensemble des éléments (preuves) qui doit conduire à nous assurer que l'interprétation des scores par les utilisateurs sera correcte. C'est un processus essentiel (fondamental) dans l'élaboration des tests. La validité d'un test est sous la responsabilité du concepteur de test (qui doit fournir des preuves de validité) mais aussi de l'utilisateur du test (psychologue) qui doit s'assurer que l'usage qu'il fait du test correspond à celui indiqué par les concepteurs du test (AERA/APA/NCME, 2014).
Ce concept important a subit une évolution progressive au cours du XXème siècle dans la littérature scientifique.
oHistoriquement, trois formes de validité ont été distinguées dans la littérature (Cronbach & Meehl, 1955) : la validité de contenu, la validité empirique (ou critérielle) et la validité de construit. Toutefois, la validité étant considérée comme une question de degré plutôt que comme une propriété absolue, l’accent s’est progressivement déplacé vers la notion de processus de validation. En effet, la validation d’une épreuve doit être envisagée comme un processus continu, au cours duquel les preuves empiriques et théoriques s’accumulent, et qui ne s’achèvent pas avec la publication initiale du test.
o A partir des années 1990, cette conception s’élargit encore avec l’évolution du concept de validité vers celui de processus de validation intégré (Messick, 1995). La validité ne se réduit plus à la question « le test mesure-t-il bien ce qu’il est censé mesurer ? », mais englobe également les conséquences sociales de son utilisation : « le test produit-il les effets attendus lors de sa mise en œuvre ? ». Cette approche met en avant la responsabilité partagée entre les concepteurs et les utilisateurs du test. La validité dépend autant des caractéristiques intrinsèques du test que des conditions de son administration et de son interprétation.
oA la fin du XXème siècle, début du XXIème siècle émerge la notion de validité incrémentale, qui met l’accent sur la contribution spécifique d’un test par rapport aux instruments d’évaluation existants.
oEnfin, on admet que la validation ne doit pas concerner que le score ou les scores observés mais doit concerner aussi l'interprétation de ces scores. En conséquence, lorsque l'on utilise ou interprète des scores d'un test de façon différente (nouvelle), on doit apporter des preuves de validité de cette utilisation ou interprétation.
Cette évolution traduit un passage d’une logique de prédiction ou de description à une logique d’explication. En effet, l’utilité, la pertinence et l’applicabilité d’une mesure ne peuvent pas être évaluées sans faire référence à une interprétation théorique des résultats. Les différentes méthodes de validation ne doivent donc pas être envisagées comme des approches concurrentes, mais comme des dimensions complémentaires d’un même objectif : celui de la compréhension et de l’explication du construit mesuré. Chaque méthode de validation constitue ainsi une preuve supplémentaire à apporter dans le cadre du processus global de validation d’un test. S'assurer de la validité d'un test ne donne pas lieu, comme pour la fidélité, à un ou plusieurs indices sur lesquels il existe un consensus. La validation d'un test est une démarche progressive qui commence dès la construction du test (validation de contenu).
Pour résumé, quel que soit l'époque, s'assurer de la validité d'un test ne donne pas lieu, comme pour la fidélité, à un ou plusieurs indices sur lesquels il existe un consensus. La validation d'un test est une démarche progressive qui commence dès la construction du test (validation de contenu).