La notion d’unidimensionnalité est une question complexe en psychométrie. En principe on parle d'unidimensionnalité lorsque chaque item ne dépend que d'une seule dimension (une seule variable latente). On considère cependant, qu'à coté de cette définition stricte de l'unidimensionnalité, on se doit de considérer une définition plus "lâche" (unidimensionnalité essentielle ou dominante). En effet, les processus mis en œuvre lors de la réalisation d'une tâche ou les facteurs déterminant une réponse (pour un questionnaire) peuvent non seulement varier en fonction du contexte et des personnes mais il est aussi très probable que la réponse à une question n'implique pas qu'un seul trait latent. On parle donc d'unidimensionnalité essentielle lorsque qu'une variable latente domine pour expliquer les réponses aux items (Stout, 1987).
Au delà de cet aspect, discuté dans la littérature, qui fait de la dimensionnalité une notion parfois ambiguë ("fuzzy" en anglais), les méthodes qui existent pour déterminer le nombre de dimensions (e.g. la dimensionnalité d'une épreuve) sont nombreuses et fonction des modèles de mesure (Hayti, 1985, Tate, 2003). En règle général, les plus fiables, s'appuient sur des techniques comme l'analyse factorielle exploratoire ou l'analyse en composantes principales des résidus d'un modèle mais il n'existe pas d'approche unifiée ou faisant l'unanimité. Haity en 1985 recensait l'utilisation de 30 indices d'unidimensionnalité (regroupés en 5 grande catégories). Certains indices (parfois très utilisés) apparaissent comme très insatisfaisants et aucun semblait totalement approprié. Il faut peut-être considérer que cette recherche d'indices est illusoire et la question à se poser est non pas de rechercher l'indice "absolu" mais un ensemble de critères qui permettent de s'assurer qu'il existe une variable latente dominante.
Actuellement, on peut cependant recommander (Levy & Roy, 2014) soit l'utilisation des analyses factorielles non linéaires ou dans une approche dite d'unidimensionnalité essentielle des procédures comme DIMTEST (Nandakumar & Stout, 1993) ou,pour les items polytomiques, PolyDIMTEST (cf. pour ceux qui veulent aller plus loin, Kieftenbeld, & Nandakumar, 2015).
Remarques :
■Il ne faut pas oublier que la dimensionnalité est une propriété conjointe de l'ensemble d'items et d'un échantillon particulier de sujets. Selon l'échantillon, cette unidimensionnalité pourrait être présente ou non (par exemple, les personnes doivent être différentes sur le trait latent pour que l'on puisse vérifier l'unidimensionnalité, ou encore selon les groupes de personnes (âge par exemple) les processus impliqués sont différents et pour certains on peu observés le respect de l'unidimensionnalité de la mesure et pas pour d'autres).
■Certains indices de fidélité comme le coefficient alpha, (ou plus généralement des indices de consistance interne), sont parfois (trop souvent) utilisés pour assurer de l'unidimensionnalité d'une épreuve. En aucune façon (sauf dans des cas particuliers) ils ne permettent d'assurer l'unidimensionnalité d'une épreuve.