La construction habituelle des tests repose sur un modèle : la théorie classique des tests. Le problème de ce modèle est la relativité des propriétés métriques qui en découlent puisque les normes sont dépendantes de l'échantillon. Par exemple, la difficulté d'un item (sa valeur p) est définie comme la proportion de personnes qui répondent correctement à l'item. Si les personnes testées sont "faibles", l'item sera considéré comme difficile. Par contre, s'ils sont forts, l'item sera considéré comme facile (d'où la nécessité de bien échantillonner même dans la phase de construction et de sélection des items). De plus, la théorie classique des tests repose sur des postulats très forts qui ne sont pas toujours vérifiés.
Lord et Rasch (dans les années 1950 et 1960) ont voulu développer une méthode indépendante de l'échantillon et ont proposé un premier modèle de réponse à l'item (MRI) appelé aussi théorie de réponse à l'item (TRI), qui permet d'estimer le niveau d'une personne en référence à l'ensemble de la population sans se baser sur les qualités intrinsèques des personnes qui ont été évaluées. Cette méthode est probabiliste et suppose (postulats) que la réponse à un item (la probabilité de répondre correctement) est une fonction des caractéristiques de l'individu (traits latents) et des caractéristiques de l'item (niveau de difficulté de l'item, capacité de discriminer, la probabilité de répondre juste par hasard). D'un point de vue technique, la relation est formalisée par une fonction appelée courbe caractéristique de l'item (CCI).
Avantages ...
®Cette méthode présente l'avantage de fournir des informations qui sont indépendantes des caractéristiques des individus, ce qui permet de créer des banques d'items c'est-à-dire, de vastes ensembles d'items dans lesquels on puise pour construire des tests. A chaque création d'un nouvel ensemble d'items, une étude de leurs propriétés métriques est réalisée. Les personnes utilisées pour ces études changent, mais aussi le moment où le test est administré, ce qui fait que les items qui composent les banques d'items ont des caractéristiques métriques non comparables (si on utilise la théorie classique des tests). Avec les MRI, on peut connaître les valeurs d'un, deux ou trois paramètres pour chaque item et ces paramètres sont indépendants des caractéristiques des sujets.
®Les MRI permettent devrait contribuer à développer le testing adaptatif, c'est-à-dire le fait d'administrer des items à une personne en fonction de son niveau supposé qui sera ajusté pendant la passation. Cette méthode augmenterait la sensibilité des épreuves tout en réduisant le nombre d'items présenté.
... et inconvénients
®Une analyse des items dans le cadre des MRI requiert une expertise statistique beaucoup plus poussée que la théorie classique des tests.
®Les MRI nécessitent des échantillons importants pour avoir vraiment une bonne indication des caractéristiques d'un item.
(Librement inspiré du cours (polycopié) de T. Lecerf, Genève 2014)